COURTE BIOGRAPHIE DE L' ABBE FARIA 1756_1819
Faria, personnage de fiction dans l'oeuvre de Alexandre Dumas, fut inspiré à l'écrivain
par l'histoire d'un Abbé portugais, José Faria, né en 1756 à Goa, capitale des
Indes Portugaises, arrivé en France pendant la Révolution et mort en 1819 à Paris.
Cet Abbé Faria, d'une personnalité hors du commun, en avance sur son temps, très cultivé,
pur produit de l'esprit des Lumières, fut tellement extraordinaire que Dumas, pris
de passion pour cet homme, désira honorer sa mémoire en gardant son nom dans
son " Monte Christo". Souvenons-nous en effet que Faria est une noble figure dans
l'oeuvre de Dumas.
José Custodio da Faria est né à Goa, capitale des Indes portugaises, de parents métis qui se séparènt peu de temps après sa naissance; sa mère était, semble-t-il,
peu affectueuse et c'est son père qui prit en mains ses études (il prépara son doctorat de théologie à Rome). Il avait, selon ses biographes, "le teint bronzé" des mulâtres et de beaux traits; ce détail a son importance. Nommé Abbé, il prit une part active à une sédition contre le colonisateur portugais; lui et d'autres jeunes gens métis estimaient que leur couleur de peau était un obstacle au déroulé normal de leur carrière militaire, religieuse ou administrative. Ils dénonçaient la ségrégation sociale dont ils étaient victimes.
Il connut donc les geôles portugaises mais réussit fortuitement à s'en échapper;
certains de ses compagnons furent pendus ou écartelés.
Il arriva en France à la veille de la Révolution Française à laquelle il participa
activement. L'idéal révolutionnaire convenait à son esprit libre et frondeur;
la Révolution Française a libéré les esprits de L'Eglise Catholique et de
l'absolutisme royal; une nouvelle voie s'ouvre: chacun est désormais libre de se
passionner et d'explorer les domaines de la connaissance de son choix.
La bien pensance catholique, éternel obstacle au progrès (songeons à ce malheureux Galilée) est pour un temps muselée. Certains de ses thuriféraires ont dû même fuir à l'étranger. D'autres, pour sauver leur tête, ont prêté serment à la Révolution.
Par quel hasard notre Abbé Faria s'enflamme-t-il pour cette nouvelle science dont
un physicien allemand a jeté les bases, Anton Mesmer, j'ai nommé le magnétisme, appelé aussi "hypnose" ou encore "sommeil lucide"?
On ne sait.
Faria se documente, lit les publications et passant de la théorie à la pratique,
il ouvre son premier cabinet de consultation à Paris, avec un succès de courte durée: en 1811, contraint de fuir la capitale, il obtient un poste d'enseignant de philosophie à Marseille tout d'abord, puis à Nîmes. Certains ont prétendu qu'il avait connu la prison
au château d'If en face des calanques
, mais rien ne l'atteste; sans doute a-t-il visité l'île et son château-fort.